Comportement irrespectueux d’un salarié | Liste Solutions

Le monde du travail n’est pas toujours rose. À tout moment, les relations de travail peuvent se dégrader, et un employeur peut se retrouver aux prises avec un salarié au comportement difficile, irrespectueux, voire agressif.

Un tel comportement irrespectueux du salarié, que ce soit envers son employeur, ses collègues ou les clients, va immanquablement poser des problèmes d’ambiance, de productivité, de qualité de services et sur le travail en général. 

Dans certains cas, ce comportement peut dégénérer en agressivité, en harcèlement, ou en violences. Il est donc crucial d’intervenir dès les premiers signes d’incivilité et de ne pas laisser le manque de respect s’installer dans le cadre professionnel.

Sur cet article, apprenez la différence entre incivilité, irrespect et agressivité, et découvrez comment gérer la situation, de la sanction disciplinaire au licenciement pour faute.

Exemple de comportement irrespectueux d un salarié

Qu’est-ce qu’un comportement irrespectueux de la part d’un salarié ?

Gérer une entreprise, ce n’est pas seulement gérer des dossiers, des clients et des commandes. C’est aussi gérer des êtres humains. Chaque employé, qu » il s’agisse d’une PME ou d’un groupe, a sa propre personnalité, et certaines personnalités peuvent s’avérer difficiles.

Le comportement inapproprié d’un salarié fait donc malheureusement partie des cas de figure possibles, que de tels agissements soient liés à la pression, au stress ou à une personnalité conflictuelle.

Si de tels agissements ne sont pas tolérables, c’est parce qu’ils constituent des risques psychosociaux entre collègues, des problèmes hiérarchiques de non-respect du règlement intérieur, et dans les cas les plus spectaculaires un sabotage des processus ou des revenus de l’entreprise.

Un comportement inadmissible, qu’il soit intentionnel ou pas

Le manque de respect d’un salarié envers son employeur est à différencier de la déférence. Par respect professionnel on entend respect du contrat de travail.

Le comportement irrespectueux peut être intentionnel (avec intention de nuire) ou pas (lié à la personnalité même du salarié).

Dans les deux cas, le salarié agressif verbalement a une attitude inadmissible sur le lieu de travail et aucune excuse, pas même le stress ou une situation personnelle compliquée, ne saurait l’excuser.

Un comportement irrespectueux peut se manifester sous de multiples formes, plus ou moins graves et plus ou moins sanctionnables : 

  • Comportement inapproprié en interne ou en externe
  • Comportement désinvolte d’un salarié qui ne tient ouvertement pas compte des remarques qui lui sont adressées ou des rappels à l’ordre
  • Violence verbale ou physique
  • Discrimination
  • Harcèlement 
  • Atmosphère hostile 
  • Commérages 
  • Diffusion de contenu offensant
  • Moqueries
  • Pression psychologique 
  • Menaces verbales ou physiques
  • Agression verbale, insultes
  • Insubordination
  • Non-respect du vivre ensemble
  • L’abus d’autorité commis par un supérieur hiérarchique

Les origines et causes de l’irrévérence ou du manque de respect au travail peuvent varier, mais les conséquences sont toujours les mêmes, à savoir une faute professionnelle qui doit être sanctionnée.

À noter que les débordements de comportements ne s’arrêtent pas aux portes de l’entreprise : de plus en plus de cas de harcèlement ou de violences verbales se déroulent par exemple sur les réseaux sociaux !

Quelle différence entre insubordination et manque de respect ?

L’insubordination d’un salarié est qualifiée lorsque celui-ci refuse d’effectuer son travail selon les directives de sa direction. 

Contractuellement, le salarié a avec son employeur un lien de subordination : il est salarié de son entreprise précisément parce que sa prestation de travail est placée sous l’autorité et la direction de son employeur.

L’employeur a le pouvoir d’intimer au salarié des ordres, de lui donner des orientations, et de contrôler son travail, conformément à la loi.

Se rend coupable d’insubordination un salarié qui : 

  • Ne se soumet pas aux ordres et aux directives de son employeur
  • Refuse expressément le contrôle de son travail
  • Refuse de se soumettre à une sanction disciplinaire
  • Ne respecte pas les horaires réglementaires de travail 
  • Refuse d’exécuter les tâches qui font partie intégrante de ses responsabilités (sauf dans le cas d’un danger imminent ou d’un risque professionnel)
  • À des de comportements manifestement irrespectueux, irrévérencieux, envers ses supérieurs ou ses collègues

L’insubordination n’est pas toujours une incivilité (par exemple lorsque l’employé ne respecte pas ses horaires pour des raisons personnelles), mais c’est en revanche toujours une faute par rapport au contrat de travail.

Le manque de respect et les agissements agressifs ou irrévérencieux sont en revanche toujours assimilés à de l’insubordination.

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Elus du CSE, comment gérer un salarié agressif ou irrespectueux ?

Les élus du personnel peuvent s’associer à l’employeur à la fois pour ce qui est de prévenir les comportements abusifs et d’y mettre un terme. Le CSE dispose en effet de prérogatives en matière de santé, sécurité et conditions de travail.

À ce titre ils peuvent à la fois : 

  • Aider la direction à prévenir et former le personnel et les superviseurs sur la courtoisie et les bonnes pratiques dans les relations professionnelles
  • Aider un employé victime d’un collègue ou manager agressif ou irrespectueux

Voici quelques règles fondamentales dans un cas comme dans l’autre : 

  • un salarié difficile doit être recadré le plus rapidement possible, au risque que le comportement du salarié ne s’aggrave 
  • tout cas de harcèlement, de la part d’un employé ou d’un superviseur, doit être entendu avec la plus grande vigilance
  • l’incivilité au travail se prévient grâce à des formations et des rappels du règlement intérieur
  • iun salarié qui a des comportements inadaptés et qui cherche le conflit doit rapidement être convoqué et sanctionné
  • pour traiter l’insubordination d’un salarié, il est important d’identifier les origines du problème (organisation interne, etc.) Cela n’excuse pas cette attitude, mais peut l’expliquer en partie et ouvrir la voie à une résolution du conflit
  • si les salariés sont victimes d’incivilités par des relations extérieures (clients, fournisseurs, public…) il convient de faire effectuer un diagnostic sur les risques psycho sociaux et de former les managers et les équipes sur la gestion de ces incivilités et d’accompagner et soutenir les salariés.

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  • Préparer & mener une négociation avec l’employeur

Liste des incivilités au travail

La liste des incivilités au travail est longue, tant certaines personnes ont un pouvoir de nuisance et de toxicité étendu…

Les incivilités au travail correspondent à l’ensemble des comportements professionnels qui vont à l’encontre du règlement intérieur et des règles de savoir-vivre. On ne peut pas sanctionner un salarié qui aurait par exemple tendance à oublier de saluer ses collègues chaque matin, mais cela devient une faute lorsqu’il s’agit de comportement agressif, de provocation et de nuisance volontaire (colporter des ragots, etc.).

Parmi les exemples : 

  • Incivilités de la part des clients ou relations extérieures, dont sont souvent victimes les hôtesses de caisse, ou secrétaires
  • Incivilités entre collègues : harcèlement, comportements ou commentaires inappropriés, laisser les salles communes ou postes de travail partagés dérangés ou sales, etc.
  • Incivilités d’un salarié envers son manager : insubordination, ralentissement volontaire des performances, refus d’obéir aux consignes, etc.
  • Incivilités d’un manager envers son employé : manque de respect, tutoiement imposé dans un seul sens, comportement méprisant, gêner la concentration des autres, accaparer la parole, etc.

Le cas des incivilités dans la fonction publique

Les fonctionnaires bénéficient de la protection fonctionnelle prévue par les dispositions de l’article 11 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 modifiée portant droits et obligations 

des fonctionnaires. « La collectivité publique est tenue de protéger les fonctionnaires contre les menaces, violences, voies de fait, injures, diffamations ou outrages dont ils pourraient être victimes à l’occasion de leurs fonctions, et de réparer, le cas échéant, le 

préjudice qui en est résulté. » (Source : Légifrance)

Les chiffres de l’incivilité au travail

  • 42 % des salariés se disent exposés aux incivilités
  • 50 % des salariés estiment que les salariés de 16 à 34 ans sont les plus incivils
  • 60 % des salariés estiment que l’utilisation des portables (SMS, etc.) est responsable des incivilités au travail
  • 68 % des salariés se déclarent stressés ou anxieux dans un contexte d’incivilités chroniques.
  • Les 20-34 ans se montrent les plus affectés par des comportements qui constituent une atteinte au respect de la personne.

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Quelles sont les conséquences du manque de respect au travail ?

Toutes les études psychosociales menées ces dernières années montrent un essor de l’incivilité au travail qui touche désormais des entreprises dans des secteurs d’activité extrêmement variés.

Les services publics n’ont plus le monopole des incivilités : même les PME connaissent des incivilités entre collègues. À tel point que le phénomène se compare désormais à une forme de violence dans le milieu professionnel. 

Les conséquences des relations de travail perturbées par des salariés irrespectueux et agressifs sont toujours systématiquement : 

  • La dégradation des conditions au travail
  • Les troubles psychosociaux, voire les maladies professionnelles pour les collègues victimes des agissements
  • Une souffrance au travail
  • Une démotivation et une désorganisation générale
  • Des conflits hiérarchiques
  • Une baisse de la productivité
  • Une image globalement ternie
  • Trouble du sommeil
  • Épuisement professionnel 
  • Consommation de substances (alcool, addiction aux antidépresseurs)
  • Arrêts maladie, absentéisme
  • Contentieux
  • Etc.

Comment se plaindre du comportement agressif ou irrespectueux d’un salarié ?

Tout salarié qui s’estime victime d’un comportement agressif, ou abusif au travail, et qui souffre d’un comportement irrespectueux de la part d’un collègue, qu’il s’agisse ou non de discrimination, devrait immédiatement en faire part à sa hiérarchie ou aux RH, avec une demande d’entretien et la formalisation de sa plainte sous forme de lettre pour signaler un comportement irrespectueux.

Des modèles de lettre de plainte pour incivilité professionnelle se trouvent facilement en ligne ou vous pouvez télécharger directement ce document (Source : https://code.travail.gouv.fr/) 

Quelles sont les sanctions pour un comportement irrespectueux ?

L’employeur a l’obligation de sécurité qui suppose de prévenir la violence (physique ou verbale) au sein de son entreprise. Il est donc tenu de lutter contre les incivilités entre collaborateurs et de protéger ses employés victimes d’incivilités de la part des clients ou des collègues et superviseurs (article L .4121 du Code du travail).

Il peut donc exercer son pouvoir de sanction, conformément à l’échelle de sanctions fixée dans le règlement intérieur.

Selon la gravité des débordements, il peut cependant être envisagé dans les cas les plus modérés (impolitesse fortuite par exemple) de mener des approches de rappel du règlement intérieur et de sanction temporaire.

Attention : tout employeur qui envisage de sanctionner un salarié pour comportement violent ou inconvenant doit vérifier au préalable que son comportement n’était pas lié à son état de santé (maladies psychiatriques, Syndrome de la Tourette…) sous peine de commettre une discrimination.

Il convient d’adapter la sanction à la mesure disciplinaire. Toutes les insubordinations ne méritent pas un licenciement, en particulier si elles ont été commises sans intention de nuire à l’employeur (retard par exemple).

Des propos injurieux, des insultes, toute forme de harcèlement ou de violence peuvent faire l’objet de licenciement pour faute grave. La faute grave fait obstacle au maintien du salarié visé dans l’entreprise.

Selon la nature des faits reprochés, l’employeur peut ordonner une mise à pied à titre conservatoire afin notamment de protéger la victime.

Cela s’applique aussi bien à l’employé qui agit ainsi envers ses collègues ou son manager, qu’envers le manager qui aurait une telle attitude envers ses subordonnés directs.

À noter  : À noter que le harcèlement sexuel est également passible de sanctions pénales (article 222-33 du Code pénal).

Où s’arrête l’impolitesse, ou commence l’incivilité ?

Ce n’est pas toujours le côté abusif et spectaculaire des incivilités ou du manque de respect qui l’emportent, mais le fait que celles-ci sont répétées caractérise un problème de comportement.

Ne pas dire bonjour n’est pas en soi dramatique, mais si cela se poursuit malgré les remarques, ou si le refus de saluer ou de serrer la main est ostensible, cela devient une incivilité.

Attention donc à distinguer des propos injurieux, diffamatoires, discriminatoires et agressifs des propos critiques ou simplement excessifs. Critiquer un collègue ou un supérieur sans déborder des règles de vivre ensemble, ou être arrogant n’est pas un motif valable de licenciement tant que cela ne touche pas au manque de respect !

Le salarié licencié serait en droit de demander des indemnités pour licenciement abusif.

Il faut établir que le comportement du salarié, pour être sanctionné par un licenciement, doit rendre impossible son maintien dans l’entreprise.

Quels sont les recours du salarié qui conteste les faits ?

Le salarié qui conteste en justice les faits qui lui sont reprochés peut s’appuyer : 

  • Sur le déni des accusations portées à son encontre (qu’il faudra prouver)
  • Sur l’absence de notification de sanction disciplinaire à venir
  • Sur l’absence de lien entre les faits reprochés et son activité professionnelle. Par exemple si les faits appartiennent au domaine et périmètre de sa vie personnelle et ne constituent pas un manquement à ses obligations professionnelles.

La victime est fondée à poursuivre la rupture de son contrat de travail aux torts de l’employeur et à obtenir des dommages-intérêts.

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